mardi 6 mai 2008

Happy Birthday…. Mais qu’est ce qu’on attend ?

A l’occasion de l'annonce de la reformation de NTM, on a entendu en boucle « Qu’est ce qu’on attend ? ». Ce morceau phare du groupe, appel à l’insurrection, date de 1995. Il a 13 ans et n’a pas pris une ride.



J’ai beau y réfléchir, du haut de mon grand âge, je n’ai jamais autant eu le sentiment que les gens étaient au bout du rouleau. Les thématiques «pouvoir d’achat», «pauvreté», «travailleurs pauvres», «petites retraites», etc… sont devenues les sujets favoris des medias, elles font partout les premiers titres et contribuent ainsi à faire monter la pression. Il est évidemment juste qu’elles soient mises en lumière, cela a le mérite de nous ouvrir les yeux au cas où ils ne le seraient pas déjà. Toutefois ce rabâchage constant nous étouffe. Moral dans les chaussettes, syndrome du Français moderne.

D’après un récent sondage commandé par Marianne, 62% des Français pensent que le pays traversera une grave crise d’ici 2012. On n’a jamais entendu autant de gens pourtant peu soupçonnables d’être révolutionnaires, utiliser un vocabulaire de sans-culottes. J’entends ici et là que la tête d’untel devrait être trimballée sur une pique, qu’on va de toutes façons les renverser, parce qu’ils ne peuvent pas nous prendre pour des cons plus longtemps… Sarkozy et sa cour déclenchent une haine qui me semble n’avoir pas de précédent.

Evidemment, la déception est à la mesure des attentes suscitées.
Mais d’après moi c’est davantage sur un plan symbolique que concret, que se situe le malaise Sarkozy. Ce péché originel dont on a tant parlé, le paquet fiscal, constitue un dérapage, une souillure symbolique qui a instauré un désordre. A l’instar du baptême, une action doit venir laver ce péché afin d’espérer un retour à la normale. Or le fait que le Président ait expliqué en janvier lors d’une conférence de presse qu’il ne pouvait rien pour nous parce que les caisses étaient vides, ne fait qu’accroître le désordre. Le vocabulaire qui demande (de manière figurée je l’espère) que le sang coule, ne fait que répondre à ce désordre. Laver le péché.

Par ailleurs, ce côté jet set totalement assumé, l’amitié de Bigard, le karaoke, les Rolex, Khadafi et Poutine… Tout cela nous a fait honte. Nous nous rêvions comme le pays des Droits de l’homme, le pays d’un certain art de vivre et cela a été balayé d’un revers de main. Sarkozy a voulu nous imposer une Tabula rasa par rapport à ses prédécesseurs, mais il n’a rompu qu’avec les aspects de leurs vies qui finalement n’avaient aucune incidence sur notre quotidien. En revanche sur le plan des symboles, c'est la catastrophe. Mettant en avance la sacro-sainte transparence, il nous nargue jour après jour.

L’incompréhension est totale. La cour du roi nous donne de l’urticaire. Mais une année, n’est –ce pas trop tôt pour dresser le bilan d’un quinquennat ? A-t-on vraiment le droit de juger si vite qu’il s’agit d’une arnaque ? En tous cas, tant que le fameux péché fondateur n’aura pas été lavé, « Qu’est ce qu’on attend ? » demeurera d’actualité…


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