dimanche 4 mai 2008

Flawed but brilliant : Boris Johnson


Boris Johnson, longtemps considéré en Grande-Bretagne comme un bouffon irresponsable est devenu, le 2 mai, Maire de Londres, succédant ainsi à Ken Linvingstone, l’un des hommes politiques les plus appréciés du pays. Vous me direz What the fuck is going on ?


Oui mais connaissez-vous Boris (le seul avec Ken justement à être suffisamment populaire pour se passer de patronyme) ?

Un visage poupin sous une tignasse blonde, un accent posh à souhait, des dérapages verbaux, un farouche anti-européanisme, il se fout du protocole de Kyoto et pratique la chasse à courre… Pas de quoi nous interpeller favorablement a priori.

Toutefois, je dois le reconnaître, je kiffe Boris. Oui je vous l’avoue, je guettais les résultats en espérant secrètement sa victoire, oubliant peut-être par la même occasion que la politique n’est pas qu’un spectacle.

Boris est l’archétype de l’aristocrate anglais décadent, frivole et plein d’humour. Il pourrait sortir tout droit d’un roman de P.G. Woodehouse et à l’instar de son héros Bertie, donne le sentiment de n’accorder d’importance à rien. Tory certes, mais pas lorsque cela touche au plaisir.
Boris a pris de la coke et il le dit.
Une liaison extra-conjugale découverte. Il n’est pas voué aux gémonies, n’ayant jamais été moralisateur en ce domaine.
Boris Johnson s’inscrit dans la droite lignée des aristos hédonistes et finalement libéraux à qui on n’aurait jamais pensé confier l’intérêt général.

Son éducation typique de son milieu débute à Eton et se poursuit à Oxford où il étudie les lettres classiques. Boris Johnson connaît Homère sur le bout des doigts et est de l’avis de tous particulièrement brillant. Ce CV, pourrait l’éloigner de l’électeur lambda, toutefois il est totalement compensé par son côté « je dis tout ce qui me passe par la tête », principal élément de sa popularité.
On pourrait se demander comment un personnage particulièrement intelligent a pu, au cours des années, être essentiellement reconnu pour ses boulettes ? L’alcool ? Il en a d’ailleurs été privé durant la campagne des municipales… Mais on ne peut s’empêcher de penser que cela fait aussi partie du spectacle.

Quoi qu’il en soit Boris séduit davantage par sa personnalité et son attitude que par ses idées.
Dans un monde où nous avons maintenant peur de tout, Boris Johnson donne le sentiment de n’avoir peur de rien. On ne lui reproche même pas de ne pas calculer les risques. Son charme d’après le Sunday Times est qu’il « invite son public à voir sa vie en des termes héroïques ». (Vous aurez noté "public" et pas "électorat")
Boris et Ulysse même combat. Les électeurs aiment son panache.

Sera-t-il à la hauteur d’un poste dont la gestion quotidienne et rigoureuse est l’une des clés ? Les Londoniens ont fait leur choix, maintenant place au spectacle :


3 commentaires:

Rimbus a dit…

Salut à toi l'arlésienne. Merci de ton mot et bienvenue sur blogspot ! Ben tu sais où me trouver...

Miss Say It Loud a dit…

Merci Rimbus, c'est vrai emportée par la grammaire, je n'avais même pas dit bonjour... :)

Unknown a dit…

Salut :)

Merci pour le petit commentaire ;)
je vois que tu es une fanatique du maire de Londres :D
J'espère te revoir passer sur mon blog même si ça m'étonnerais que j'en reparle... Et je souhaite une longue vie et de nombreux visiteurs sur le tiens ^^